Un nuit à Hautacam

Le ciel d’Hautacam n’est pas du noir d’encre auquel on s’attendait et la pollution lumineuse grignote la frange des horizons N et O.
Mais grâce à la pureté de l’air et à l’altitude (1516m), le spectacle que nous ont offert les 2 planètes en goguette valait bien des virages.

Saturne était d’une netteté époustouflante, ses anneaux d’une beauté sans nom et la division de Cassini dessinée sans bavure au tire-ligne. Les délicats beiges rosés de ses larges bandes soulignaient le gros volume gris-jaune de son bidon, cerné par ses satellites les plus proches.

Jupiter quant à elle, nous a offert ses bandes aux subtiles tons ocrés dont la plus foncée est par endroit bordée d’un gris qui s’effiloche. Pas de turbulences qui viennent en perturber la vue et nul scintillement sur ses 4 brillants satellites sentinelles.

El les Dentelles du Cygne, hein les Dentelles ? et bien oui justement, elles étaient tellement légères que je m’y suis perdue en restant trop longtemps en contemplation devant ses arabesques.

Vous parlerai-je du Sagittaire appuyé sur l’un des bras lumineux de la Voie Lactée tandis que rivalisaient d’éclat Oméga, la Trifide et la Lagune…

Mais je ne vais pas vous passer en revue tous les objets qui, tout au long de la nuit, ont sublimé nos oculaires…ou que nos oculaires ont sublimés (?

Et puis il y a les moments de totale vacuité intellectuelle où il suffit de s’installer confortablement mais sans lâcher son télescope, pour être sûr de retrouver le chemin du retour, et de divaguer sans rien rechercher de précis, juste un vagabondage hors du temps, hors de soi.

Bénédicte

Triangle d’été

Et pour finir en beauté, le timelaps d’Antton